mercredi 21 mars 2007

Acheter du Coca-Cola casher lePessah ?

Pessah approchant, c'est l'effervescence chez toutes les familles juives, ou plutôt dans toutes les cuisines des familles juives.
Le Hametz (le levain) est éradiqué, la vaisselle changée et les achats de Matzot (pain azyme) battent leur plein.

Mais ce ne sont pas seulement les Matzot qui font le bonheur des Naouri, Cash Casher et autres Franprix Voltaire. C'est toute une chaîne commerciale qui inonde le marché communautaire de produits casher le Pessah au point que cette fête n'est plus depuis longtemps un moment de restriction gastronomique, bien au contraire.
Le seul souci, c'est que ça coûte cher, bien que les prix aient beaucoup diminué avec le temps, la concurrence aidant.

Alors question halakhique: faut-il acheter du Coca-Cola Casher le Pessah ? faut-il acheter du sucre Casher le Pessah ?

A priori, tout le monde répondrait "oui", si tant est que vous désirez absolument profiter de Coca-Cola pendant la fête.
La Halakha n'est pas si claire.

En particulier lorsqu'on se réfère aux décisions du Rav Ovadia Yosef, principalement consignées dans le livre écrit par son fils: le Yalkout Yosef.

Dans son tome 5, dédié aux fêtes, le Yalkout Yosef écrit quelque chose de surprenant. Prenons un mets dont la cacherout pendant Pessah n'est pas mise en doute (du sucre par exemple, dont la composition ne change pas avant et pendant Pessah).
Il est permis d'acheter un paquet de sucre sans surveillance avant Pessah afin d'ouvrir le paquet pendant Pessah et de le consommer. En revanche, il sera interdit d'acheter du sucre sans Téouda (surveillance rabbinique) pendant Pessah.

En bref, tous les aliments dont la cacherout pendant Pessah ne pose pas de problème particulier (le sucre, le sel, l'huile, le coca-cola dont on sait que la formule ne change pas, etc...) peuvent s'acheter sans surveillance spécifique pour Pessah, à la condition que l'on achète ces mets avant Pessah.

Sur quoi se base cette décision ? Sur le principe connu de "Batel Bechichim".
Le Coca-Cola est évidemment cacher le Pessah, il n'y a aucune raison de considérer qu'il peut y avoir du Hametz à l'intérieur. Sauf si par accident, une parcelle de pain entre dans le processus de fabrication. Et là question: cette miche de pain invalide-t-elle la cacherout éventuelle pour Pessah ?
Réponse: non, si le pain constitue moins de 1/60ème du volume total de coca et que le pain s'est introduit avant Pessah.
En revanche, si le pain s'est introduit pendant Pessah, c'est toute la production qui est bonne pour la décharge: le concept de Batel Bechichim (annulation dans 1/60ème) ne s'applique plus.

Fort de cette explication, le Rav Ovadia Yosef permet et même incite à acheter des produits non surveillés explicitement pour Pessah avant Pessah et ce, pour éviter une dépense financière trop importante. La charge du Yalkout Yosef est en effet très virulente envers certains commerçants qui profitent de la période pascale pour augmenter les prix....et les marges.

Au-delà de son aspect technique, cette halakha nous donne une leçon très forte: la vie sociale du peuple et son portefeuille sont parfois plus importants qu'une règle rituelle.

Conclusion: faites le plein de Coca-Cola avant Pessah, vous pourrez en profiter à loisir pendant !

Nota 1: attention, cette décision halakhique ne concerne que les Séfardim. En effet, la notion de Batel Bechichim ne s'applique pas pour les Ashkénazim pour Pessah, même avant la fête. Ceux-ci seront donc obligés d'en passer par les surveillances spécifiques...

Nota 2: comme pour toute halakha, il est nécessaire de se replonger dans les sources et de consulter un avis éclairé avant toute manifestation pratique

12 commentaires:

Anonyme a dit…

M'en fous, on ne boit pas de coca, ni avant, ni après.

Blague à part, ce n'est pas la seule dérive que je constate dans ce siècle, certaines sont d'autant plus flagrantes qu'elles touchent effectivement la halakha.

BS a dit…

Salut Jeremie...

Devine qui t'ecrit...

Il peut y avoir d'autres aliments problematiques dans la composition du Coca Cola, pas qu'une miche de pain.
Par exemple, de l'acide citrique qui de nos jours est a partir d'un derive de ble...
soit dit en passant, le Rav Ovadia permet totalement l'acide citrique (ce qui explique la o combien mysterieuse phrase "l'acide citrique est a eviter" qui nous a toujours troubles: c'est que c'est une question qui fait controverse...)

benjamin.

Anonyme a dit…

Y'en a vraiment qui ecrivent des articles sans prendre connaissance des condition !

je connai un rabbin qui s'occupe de savoir ce qui est cacher ou pas et la raison qui interdit de consomé du coca lors de pessah est tout bete !!

tout les produit sont cacher sauf un de ses composant pour pessah !
vous l'avez dit le sucre ! en citant sans raison O.Y !!!

coca cola a renouveler une de ses formule pour des raison surment economique et le sucre utilisé est le sucre de blé !!

voila la raison de son interdiction, hé oui comme koi ca n'est pas juste un buisness

Anonyme a dit…

Mais bien sur que c'est que du BUSINESS !
Respect pour ton article !
Et aux autres avant de dire n 'importe quoi faut se renseigner !
Tiens c'est etonnant je bossechez Coca dans la production je suis pas au courant que nous utilisions du sucre de blé !
Blaireau !

Anonyme a dit…

Salut

En fait, le Coca-Cola américain contient du sucre de maïs (HFCS - High Fructose Corn Syrup), c'est pourquoi il est casher (depuis 1935) mais pas casher LePessa'h

Donc effectivement, en période de Pessa'h Coca-Cola produit, dans certaines villes américaines telles qu'Atlanta, New York, Chicago etc. une version caher LePessa'h contenant du sucre de canne à la place du HFSC...

Cette "cuvée" est produite grosso modo dès mars et les bonnes épiceries casher sont approvisionnées. Ce Coca est reconnaissable car le bouchon des bouteilles est jaune, et non rouge, et comporte la mention du rabbinat local ainsi que כשו לפסח.

En France il n'y a pas ce problème étant donné que le Coca est produit à base de sucre de betterave (me semble-t-il)

Cependant il faut la confirmation de votre rav pour en consommer durant la pâque car selon la communauté il est possible d'en consommer normalement, ou seulement s'il a été acheté avant Pessa'h, voire pas du tout

Cordial Shalom

Laurent a dit…

De toute façon sucre de betterave ou sucre de maïs, cela ne change rien même si la plupart des sépharades n'ont pas "coutume" de consommer du maïs a pessach, le hcfs n'est pas à base d'une des 5 céréales interdites...

Evidemment, dans le cas du sucre de blé, c'est différent...

Difficile de savoir, étant donné que la composition du Coca Cola est relativement secrète...

Jonathan Debache a dit…

Attention ! Le cas du Coca est différent. Il contient du sirop de glucose qui est du pur 'hametz. La production de Pessa'h du Coca est bien différente de celle du reste de l'année.

Ce genre d'article est très dangereux car il va inciter certains à être moins regardant pendant Pessa'h alors que c'est une fête où il faut être au contraire très strict.

Maintenant je suis totalement d'accord quand vous dénoncez les prix pratiqués pendant les fêtes d'une manière générale.

Unknown a dit…

On ne devrait pas du tout en boire car pessah c'est pessah!! C'est pour se rappeler de la dureté!! Boire du coca.. Quel interet?? Je preferai avant.. A mettre ma galette dans le nana hummm ;)

Anonyme a dit…

J'ai appelé Coca pour leur poser la seule question valable..à savoir si oui ou non le sucre était extrait de la canne à sucre ou de la bettrave ou de cereales comme le blé.Car on peut tirer du sucre de n'importe quels legumes ou cereales.
Reponse de Coca: En France le sucre est extrait soit de la canne à sucre soit de la bettrave qui serviront pour fournir le "sirop" servant à fabriquer le Coca.Quant au Coca light le probleme ne se pose pas CAR IL N'Y A PAS DE SUCRE.
Je pose cette question chaque année.Par contre il y a des pays comme l'Espagne ou le sucre pour la fabrication est tirer du BLE....
Maintenant chacun fera selon ses criteres, mais n'oublié pas que certain rabbin autorise de prendre des produits tels que le lait, le sel, le sucre, dans des régions ou la cacherout est difficile à se procurer..2 poids 2 mesures.
Soit c'est cacher le Pessah soit ca ne l'est pas!!!!
CQFD

Orelphone.com a dit…

Pour Israël, le coca de toute l'année est casher le pessach mais Kitniot. Alors que le coca de pessach n'est meme pas kitniot.
De toute facon ici le coca de pessach est partout et moin cher que celui de l'année !
Donc pas d'histoire de business!

Anonyme a dit…

Petite erreur sur le Coca Cola : il n'y a pas qu'une seule recette et certains pays mettent du sirop de maïs à la place du sucre, ce qui fait que ce Coca Cola-là entre dans le domaine des kitniot. (La consommation de maïs est une question de tradition, selon les rabbins.)
Par ailleurs, il est vrai que les produits sont très, très chers. Toutefois, rendons à César ce qui lui appartient : 5 euros environ le kilo de matsa, c'est un prix équivalent à ce que nous payons pour des pains un peu spéciaux (baguette tradition, pain aux céréales...) voire inférieur. En plus de cela, si les prix sont si chers, c'est, d'une part, pour payer des "vacances" à ces commerçants, mais aussi parce que Pessah dure 8 jours et qu'ils constituent des stocks pour la fête, qui ne pourront être vendus ultérieurement. Ce qui n'est pas vendu à Pessah est sans aucun doute perdu (en grande majorité, en tout cas) et cela a un coût pour le commerçant.

Anonyme a dit…

http://www.jardindelatorah.net/coca-cola-a-t-besoin-dun-tampon-kasher-lepessah-fete-rav-haim-ishay/