Remis des émotions de Pessah ? Remis des quelques soucis digestifs et du rituel pédagogique par excellence qu'est la Haggadah ?
Puisqu'on avait rien dit sur Pessah, on va essayer de lier la fête qui vient de passer avec la paracha qui arrive ce Chabbat: Aharei Mot.
Cette paracha est particulière dans le sens où c'est celle qui a été choisi pour être lu le matin et l'après-midi de la fête de Kippour (eh hop une autre fête en passant...).
Si vous lisez certains passages de la Paracha, il vous apparaîtra qu'on parle en effet du service de Kippour dans le temple, avec le rituel des 2 boucs et tout un tas d'autres choses qui font que ce jour est spécial.
Tout ça, c'est ce qu'on lit le matin de Kippour. Jusque là tout va bien, le rapport entre le passage lu et la fête est éloquent. Mais ça devient un peu plus subtil, si on prend garde à la lecture du Kippour après-midi: toujours la paracha Aharei Mot, mais cette fois-ci un passage sur toutes les unions sexuelles interdites: inceste, adultère, homosexualité, zoophilie, ...
Quel rapport avec Kippour ?
Manitou explique que les périodes de pénitence de la tradition juive, en bref Roch Hachana et Kippour, visent à rappeler à l'homme quel est le projet à accomplir: 'une âme accordée à un corps'.
En d'autres termes, une aspiration à la spiritualité, mais complètement engagé dans le monde terrestre dans lequel nous vivons: un corps et une âme en plein équilibre.
Ce que la Thora dit, et particulièrement le jour de Yom Kippour, c'est que le 'mal' est une atteinte à la définition que D.ieu a donné à l'homme: une entité chargée d'équilibrer les aspirations de son corps et de son âme.
Il y a donc 2 façons de 'faire le mal':
- privilégier son âme au détriment de son corps: c'est la position de l'ascète, de celui qui s'isole complètement du monde environnant pour, soi-disant, obtenir une plus grande proximité avec D.ieu. Une telle attitude est systématiquement dénoncée par la Thora.
Une histoire connue du Talmud raconte comment Rabbi Chimon Bar Yohai (le plus grand rabbin tunisien avec Rabbi Meir baal Haness ;-)) et son fils sont restés enfermés pendant des années dans une caverne à étudier la Thora et ce, afin d'échapper aux romains. En sortant de la caverne, ils n'étaient plus capables de voir un paysan labourer sa terre sans le fusiller (littéralement !) du regard. On dit, en effet que c'était X-Men avant l'heure: leur regard était tellement puissant qu'ils mettaient le feu au monde qui les entourait.
Que croyez-vous qu'il arriva ? D.ieu leur demanda de retourner se calmer dans la caverne et de n'en sortir que lorsque l'association de l'âme et du corps leur aura enfin reparu normal, et conforme au projet de D.ieu.
C'est à Roch-Hachana que nous mettons en garde contre cette déviation du projet divin.
- 2ème écueil: privilégier son corps au lieu de son âme. Ce que la Thora appelle 'le mal' n'est pas un quelconque comportement maléfique car déviant de certaines règles sociologiques ou naturelles. L'inceste n'est, par exemple, pas interdit chez les juifs parce qu'il existe un risque de consanguinité. La preuve, il existe un cas théorique dans le judaïsme dans lequel un frère et une soeur peuvent se marier, de manière complètement légale.
L'inceste est interdit car il ne rentre pas dans le projet divin: pouvoir faire ce qu'on veut avec son corps avec qui on en a envie est peut-être un signe de progrès social pour certains journaux d'avant-garde, mais ce n'est pas exactement comme ça que la tradition juive voit les choses...
Le jour de Kippour est justement là pour rappeler ces fautes et déviations. Les lois de Kippour sont d'ailleurs là pour le rappeler: pas d'eau, pas de nourriture, pas de relations sexuelles le jour de Kippour, pas de chaussures en cuir, pas de soin du corps.
Le jour de Kippour, et la Paracha de Aharei Mot est également là pour le rappeler, nous mettons en garde contre les déviations du corps.
Quel rapport avec la fête de Pessah qui vient de s'écouler ?
Eh bien, il s'agit d'une autre forme de déviation que l'on peut rencontrer et que nous, éducateurs ne devons pas laisser passer.
Il s'agit d'un explication que m'a donné notre fameux Benjamin REJTSFBM (qui le tient lui-même de son maître Rav Ouri Cherki, lui-même élève de Manitou.) à propos de la question du Sage (du Hakham) lors du Seder: à sa question on lui répond quelque chose d'assez bizarre. Au lieu d'un beau discours sur la notion de peuple libéré, de la sortie d'Egypte début d'une nouvelle ère, on ne lui parle que de l'interdiction de manger quoique ce soit après l'Afikomane.
N'est-ce pas une réponse un peu aride et sans saveur ?
Eh bien oui, mais c'est le Sage qui l'a bien cherché ! Il est, une fois n'est pas coutume, à table avec des personnalités différentes, avec un méchant, avec quelqu'un qui ne connaît absolument rien au point qu'il ne peut questionner, ou bien même avec un simple qui ne cherche qu'à apprendre. Et que fait-il ? Il pose une question de Halacha pure ! 'Que sont vos lois, et vos lois et vos lois'!!!
A question idiote, réponse idiote répond le Séder. Tu veux connaître une loi, en voilà une: on ne mange pas après l'Afikomane.
Sous-entendu: te rends-tu compte que tu risques de gâcher une occasion unique de partager tes connaissances avec tes semblables et qu'à force de rester isolé dans tes bouquins, tu risques de perdre tout lien avec ton prochain, ce qui est infiniment plus grave !
Le projet divin est un équilibre qu'il convient de ne point rompre. Voici une des leçons essentielles de cette Paracha, du jour de Kippour et même du Séder de Pessah !
2 commentaires:
Commentaire un peu brouillon...Il faudrait apprendre a commenter avec clarté,logique et rigueur et ne pas dire n'importe quoi:ainsi,depuis quand R.Simeon Bar Yohai est il tunisien?A moins que Bené Braq ou Meron se trouvent en Tunisie...! Soyez précis et verifiez vos sources en cas de doutes,a défaut votre commentaire n'est plus crédible Cela est dit sans acrimonie mais ds le seul but d'éviter des commenaires improbables sur la TORA,n'importe comment et par n'importe qui. Baruk
Euh...l'avantage d'Internet c'est que lorsqu'on écrit une boutade, on peut (en théorie) éviter d'être pris au sérieux en mettant ce que l'on appelle des smileys.
Exemple: lorsque je dis que Rabbi Chimon Bar Yohai est tunisien, c'est d'abord évidemment une allusion au fait que de nombreux Juifs tunisiens célèbrent plus que d'autres les Hilloulot de Rachbi et de Rabbi Méïr. Mais pour être sûr qu'on comprenne bien l'aspect un peu second degré de phrase, vous remarquerez que j'ai rajouté un petit smiley: ;-)
Apparemment ça n'a pas suffi.
J'ai compris, j'arrête les blagues ;-)
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