jeudi 19 juin 2008

Le système halakhique du Rav Ovadia Yossef

Après avoir abordé la place importante qu'occupe le Rav Ovadia Yossef dans la société israélienne et disaporique, il nous apparaît fondamental de creuser en quoi la halakha telle que prise en charge par le Rav Ovadia Yossef est d'une dimension que l'on pourrait qualifier sans emphase de "révolutionnaire".

Pour cela, une des sources les plus pertinentes est la thèse de doctorat qu'a produite Binyamin Lau et qui a été publiée en 2005 sous forme d'un livre extrêmement intéressant: Mi-Maran ad Maran: Mishnato ha-Hilkhatit shel haRav Ovadia Yosef (De notre Maître à notre Maître, l'enseignement halakhique du Rav Ovadia Yossef).

Livre qui a été analysé et revu par le Pr. Marc Shapiro dans un article que nous avons déjà évoqué dans le post précédent.

Comme Marc Shapiro, Lau établit un parallèle entre Rabbi Yossef Karo, auteur du Choulkhan Aroukh et surnommé "Maran" (Notre Maître) par les habitués des maisons d'étude. C'est un fait, quand on utilise un substantif générique pour désigner une personne en particulier, ça en devient une formidable marque d'honneur et de respect.


- Le Professeur en Formule 1, c'est Alain Prost
- Si en Football on vous dit "Le Joueur", votre choix ne se retreint qu'à Pelé ou Maradona
- Lehavdil (dans un autre contexte), le Rabbi est pour un majorité de Juifs, Menahem Mendel Schneerson, le Rabbi de Loubavitch
- Quand on dit "le Rav", là ça devient plus complexe, mais en gros, chez les sionistes-religieux tout le monde comprend qu'on parle du Rav Kook; chez les modern-orthodox, tout le monde comprend qu'on parle du Rav J.D. Soloveïtchik.

Bref, appeler donc le Rav Ovadia Yossef "Maran", c'est très osé, mais ce qui est encore plus remarquable c'est que ça ne choque personne, preuve que la comparaison est soutenable.

Qu'est-ce qui justifie du point de vue du système halakhique que Rav Ovadia Yossef soit ainsi considéré ? Une phrase du Pr. Shapiro permet une bonne entrée en matière (traduction de l'anglais fait par mes soins, désolé pour les éventuels problèmes):

"Si l'on raisonne sur le long-terme, il n'y a aucun doute à avoir sur le fait que R. Ovadia Yossef est la plus importante figure séfarade depuis R. Joseph Karo, et il est tout à fait légitime de clamer que "de Yosef (Karo) à Yosef (Ovadia), il ne s'en est pas levé comme Yosef". Contrairement à d'autres Guedolim qui ont été ses contemporains et qui étaient de véritables géants en leur temps, comme R. Moché Feinstein and R. Shlomo Zalman Auerbach, R.Ovadia n'est pas un géant uniquement pour sa génération, du fait de la modification profonde du cours de l'histoire de la Thora, tant d'un point de vue sociologique que religieux, que son oeuvre a provoquée"

Rentrons maintenant dans les spécificités du système halakhique du Rav Ovadia.


La tendance à la Koula


Une des grandes tendances modernes (disons depuis 3 siècles) de la Halakha, certainement en partie liée à l'émancipation des Juifs, est le recours ininterrompu à la Houmra, c'est à dire à la rigueur en matière de halakha. Cela revient en pratique à privilégier l'option stricte par rapport à une option plus permissive mais qui rentre malgré tout dans les critères de la stricte halakha.

Un des exemples de cette tendance est l'histoire du Chmirat Chabbat keHilkhata. Ce magnifique ouvrage du Rav Neuwirth sur les halakhot de chabbat a d'abord été publié dans une première édition. Très équilibré, très clair, il s'agissait d'un ouvrage de référence sur le sujet.

Or, certaines décisions rapportées par le Rav Neuwirth sont apparus à certains comme excessivement permissives. La pression des milieux orthodoxes étant ce qu'elle est en Israël, une deuxième édition a été publiée où de nombreuses modifications ont été apportées, essentiellement pour demander "d'éviter" ce qui était "permis" dans la première édition.

Ne pas aller selon l'opinion la plus rigoureuse est malheureusement souvent considéré comme la preuve d'un laxisme auquel il est impossible de se fier.

Pour sortir de cette situation, il faut remplir deux conditions:
- être un génie de la halakha de façon à ne pas pouvoir être pris en défaut sur l'analyse pure
- être imperméable aux critiques du milieu harédi

Le Rav Ovadia Yossef répond brillament à ces deux conditions. D'abord, comme on l'a déjà expliqué, il s'est souvent positionné en opposition au monde harédi ashkénaze. Etre en désaccord avec eux sur des points de halakha ne lui pose donc pas plus de problème que cela. Et puis c'est donc un expert de la halakha dont la caractéristique principale est d'avoir une mémoire photographique et de ne jamais omettre un quelconque avis, même celui d'un vague décisionnaire turc du moyen-âge.

Quelques exemples de décisions "coulantes" célèbres:

- La gélatine, comme chacun le pense, n'est pas casher. Et en cela, la croyance populaire suit les décisions du Rav Aharon Kotler, du Rav Moché Feinstein et de l'ensemble de la communauté orthodoxe américaine. Le Rav Ovadia Yossef (Yabia Omer, vol.8, Yoré Dea n°11) tranche que la gélatine est casher, y compris celle qui provient du porc ! (En cela, il ne fait en fait que suivre un Rachi ultra-célèbre, mais il s'agit tout de même d'une révolution).

- Il autorise, sous certaines conditions, l'utilisation d'un seul lave-vaisselle pour le lait et la viande (Yabia Omer, vol.10, Yoré Dea n°4). Alors qu'il suffit de se promener sur Techouvot.com pour constater que les rabbanim de ce site l'interdisent formellement.

- Quelque chose d'inimaginable en France ou aux Etats-Unis: donner une hashgaha (surveillance rabbinique) à un restaurant qui servirait de la viande (casher bien sûr...) et proposerait des desserts lactés ! Le Rav Ovadia l'autorise (Yabia Omer, vol.4, Yoré Dea n°7). L'idée étant de limiter au maximum certaines transgressions encore plus graves de casherout: si ce restaurant n'avait pas hasgaha, il pourrait en effet aller jusqu'à proposer de la viande non-casher...


- Le Rav Ovadia est un des rares décisionnaires à autoriser voire à encourager les fêtes de Bat-Mitzva, sans se préoccuper de savoir si cela serait considéré comme une compromission envers certaines idées issus du "reformed judaism"


- A de très nombreuses reprises, le Rav Ovadia Yossef s'oppose à certains "psakim" fondés sur l'idée que "afin de ne pas risquer que XXX, alors on interdit YYY". Par exemple, certains décisionnaires comme le Rav Halévi (ancien grand-rabbin de Tel-Aviv) ont interdit de porter Chabbat des montres électroniques, de peur qu'on en vienne à tripoter les boutons et à effectuer une action interdite.

Le Rav Ovadia Yossef s'oppose donc à cette conception et indique qu'une action, si elle est en elle-même autorisée (porter une montre chabbat) ne doit pas être interdite à cause d'un éventuel risque de transgression ultérieure. Le "droit" d'utiliser ce concept, selon le Rav Ovadia, étant réservé aux sages du Talmud et plus du tout aux décisionnaires ultérieurs (Yehavé Daat, 2:49)

Comme chacun sait, il y a bien évidemment une exception qui confirme la règle. Concernant le Rav Ovadia Yossef, l'exception la plus connue est certainement son avis concernant les perruques pour les femmes mariées: il les interdit et n'autorise que le foulard.


La suprématie du Choulhan Aroukh:

Une autre des spécificités du système halakhique du Rav Yossef et peut-être plus polémique encore que la première, c'est l'importance majeure qu'il accorde au Choulhan Aroukh, écrit par Rabbi Yossef Karo au 16ème siècle.

Entendons-nous bien: le Choulhan Aroukh est un monument de l'histoire juive au point qu'il sert de repère epistémologique dans la catégorisation des décisionnaires. Ceux qui ont écrit avant le Choulhan Aroukh sont appelés les Richonim (Les premiers). Ceux qui ont écrit après sont appelés les Akharonim (Les derniers). Cet ouvrage a donc bien une place centrale dans la fixation de la halakha.

Mais de tous temps, et à commencer par le polonais Rabbi Moché Isserles (le Rama), les traditions locales ont toujours prévalu. Et lorsqu'une halakha était pratiquée depuis des centaines d'années dans un pays donné, l'avis du Choulkhan Aroulh s'il était opposé, n'était pas toujours suivi.

C'est une question majeure pour la fixation de la halakha: contrairement à ce que l'on peut croire, la halakha n'est pas un système juridique absolu, fondé sur des déductions logiques et rationnelles. En tous cas, ce n'est pas que cela. C'est aussi un mode de vie qui prend en compte la "Massora", c'est à dire la chaîne de la transmission d'un maître à son élève, d'un père à son fils, dans un village, une ville ou un pays.

C'est pourquoi par exemple, les juifs yéménites suivent jusqu'à aujourd'hui les décisions halakhiques de Maïmonide. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas été en contact après Maïmonide avec les décisionnaires ultérieurs, notamment le Choulkhan Aroukh et que de génération en génération, ce sont les gloses de Maïmonide qui font force de loi chez ces juifs là. C'est parfois étrange: poser de l'eau, qui a bouilli mais qui a ensuite refroidi, sur une plaque chauffante pendant Chabbat est strictement interdit pour tous les Juifs de la planète. Sauf pour les Juifs yéménites, qui suivent l'avis du Rambam, qui lui autorise.

En cela, même les plus stricts pratiquants de la Halakha reconnaissent que la pratique yéménite est complètement conforme à la pratique de la Halakha: du moment qu'ils se basent sur un décisionnaire prestigieux et qu'il s'agit d'une tradition millénaire, on est bien dans l'essence même de la pratique des Mitzvots.


Pour en revenir au Rav Ovadia Yossef, cette volonté de donner systématiquement le primat au Choulkhan Aroukh est d'une certaine façon révolutionnaire, mais pour certains dans le mauvais sens du terme, puisque cela conduit à annuler parfois des traditions halakhiques centenaires.



Un exemple parmi d'autres. Dans de nombreuses communautés d'Afrique du Nord, les femmes allument les bougies de Chabbat de la manière suivante: elles allument d'abord les bougies, puis mettent leur main sur les yeux en récitant la beracha "Acher Kidechanou Bemitsvotav veTsivanou lehadlik ner chel Chabbat". Il s'agit d'un avis connu du Rama qui utilise cette pratique afin de pouvoir allumer des bougies avant que chabbat ne rentre, étant entendu que c'est la Bénédiction qui fait rentrer chabbat et donc l'interdiction d'allumer du feu.

Cette pratique est contraire à l'avis donné par le Choulhan Aroukh qui indique que, comme pour tout acte qui nécessite une bénédiction, celle-ci doit précéder l'action. De la même façon qu'on fait une bénédiction avant de manger un fruit, on doit aussi réciter celle-ci avant d'allumer les bougies. Le Rav Ovadia Yossef écarte brillamment le problème de savoir si on peut allumer alors qu'on a déjà fait rentrer Chabbat, mais il va clairement à l'encontre de pratiques ancestrales auxquelles les communautés sont pourtant très attachées, y compris celles de son propre pays d'origine: l'Irak.

Autre exemple: le Rav Ovadia Yossef interdit formellement à une femme de réciter une bénédiction sur une Mitzva shehazeman grama (qui dépend du temps). Par exemple, réciter la bénédiction du Loulav et des 4 espèces pendant Soukkot n'est pas une obligation pour les femmes dans la mesure où cette Mitzva dépend du temps. Elles n'y sont pas obligées, c'est un fait. Mais peuvent-elles quand même réciter la bénédiction si le coeur leur en dit ?
Dans de nombreuses contrées séfarades, l'usage était effectivement que les femmes puissent réciter la bénédiction sur le Loulav. Rav Ovadia Yossef réfute cette tradition historique et indique même qu'il s'agit d'un cas de Beracha levatala (prononcer le nom de Dieu en vain).

Ca c'est le fond. Sur la forme, le réseau de distribution du Rav Ovadia Yossef et de son "équipe" (comme l'appelle Marc Shapiro) est extraordinaire: publication de sidourim incluant les décisions du Rav, rédaction par son fils de plusieurs volumes équivalant à un nouveau Choulkhan Aroukh incluant les principales décisions du Rav Ovadia Yossef, etc, etc...
D'où la pénétration très importante des options prises par le Rav Ovadia dans la vie quotidienne de centaines de milliers de juifs de par le monde.
D'où aussi, une certaine résistance qui commence à s'organiser dans les milieux traditionnels d'Afrique du Nord. Le Rav Shalom Messas, ancien Grand-Rabbin de Jérusalem et père de l'actuel Grand-Rabbin de Paris, a longtemps représenté le pôle de resistance principal des traditions marocaines: dans plusieurs de ses ouvrages, dont le célèbre Chemech ou Maguen, le Rav Messas insiste sur le fait qu'un marocain devait continuer à suivre les traditions marocaines reçues de ses parents et de ses maîtres, même si sa vie devait se poursuivre en terre d'Israël. Et bien entendu, dans de nombreux cas, on parle de Halakhot sur lesquelles le Rav Ovadia Yossef a tranché de façon différente...
Pour la Tunisie, a été publié récemment un ouvrage extrêmement sérieux et bien documenté sur les halakhot propres au judaïsme tunisien. Le Alei Hadas, du Rav David Settbon, publié d'abord en hébreu, puis traduit en français, recense l'ensemble des coutumes et halakhot spécifiques au monde tunisien en faisant bien attention de toujours s'appuyer sur des sources écrites ou des transmissions orales détaillées faites par les principaux sages tunisiens actuels (comme le Rav Mazouz par exemple).
On retrouve par exemple dans le Alei Hadas qu'en effet les juives tunisiennes ont toujours eu l'habitude d'allumer les bougies de chabbat avant de faire la bénédiction. Ou encore, que les juifs tunisiens ont le droit de se couper les cheveux le jour même de Lag Baomer, contrairement à d'autres avis dominants qui pensent qu'on ne peut le faire que le lendemain.


Bref, on sent bien par ces vives réactions que l'oeuvre du Rav Ovadia Yossef a créé un tremblement de terre sociologique dans la pratique intime du judaïsme de nombreux juifs.

Les critiques

Outre les points abordés ci-dessus, il existe un sujet qui n'a pas été abordé par Binyamin Lau dans sa thèse, mais qui est soulevé avec plus d'acuité par le Pr Marc Shapiro.
En deux mots, sa critique sur le système halakhique porte sur l'absence de cohérence globale du système halakhique du Rav Ovadia Yossef.
Ce qui semble étrange puisqu'on vient de dire que ce qui caractérise le Rav Ovadia Yossef, c'est sa référence systématique au Choulkhan Aroukh, ce qui, à défaut d'être brillant est en tous cas cohérent et, on l'a vu, révolutionnaire.
Or, le Rav Ovadia Yossef, malgré ses constantes proclamations d'attachement au Choulkhan Aroukh, fait parfois des exceptions qui se révèlent finalement assez nombreuses et édifiantes.

Parmi celles-ci:
- le Rav Ovadia Yossef autorise de manger au restaurant un plat cuisiné par un non-juif mais dont le feu a été allumé par un juif. Le Choulkhan Aroukh demande des conditions supplémentaires (qui en passant ne sont absolument pas respectées dans la quasi-totalité des restaurants casher français, qui se basent volontiers sur la décision du Rav Ovadia)

- Il indique que le Hazan doit prononcer le mot "Yevarekhekha" afin que les Cohanim répètent ce mot, alors que l'usage indiqué par le Choulkhan Aroukh veut que ce soit les Cohanim qui commencent par ce mot, alors que le premier mot du Hazan est le nom de Dieu qui lui succède
De très nombreuses exceptions sont relevées dans l'oeuvre du Rav Ovadia Yossef, mais le plus perturbant, c'est qu'il ne donne pas d'explications à ces écarts. De manière plus générale, la façon de procéder du Rav Ovadia Yossef dans ses psakim est d'accumuler d'une façon inimaginable les sources et les décisionnaires intervenant sur un sujet donné, pour ensuite terminer par un Psak mais dont on ne saisit pas toujours les tenants et les aboutissants en matière d'articulation logique.
Marc Shapiro va plus loin en expliquant qu'à son avis, la capacité mémorielle de Rav Ovadia Yossef, si stupéfiante qu'elle soit, ne remplacera jamais pour un "lituanien" la capacité analytique permettant de faire faire parfois à un sujet un saut conceptuel qui nous obligerait à changer de perspective.
Comme Einstein a pu le faire à propos de la gravité, Shapiro pense que des figures telles que le Rav Soloveitchik ou le Rav Kotler possèdent ce type de capacités intellectuelles si fondamentales dans le monde des grands noms des sciences humaines ou exactes. Alors que le Rav Ovadia Yossef joue dans une catégorie toute autre.

Entre le phénomène technique (de par sa ressemblance avec un ordinateur capable d'ingurgiter et de restituer une immense somme de connaissances) et le polémiste politique (j'ai entendu un jour un maître expliquer que par certains côtés, le Rav Ovadia Yossef avait parfois des Psakim "politiques"), il s'agit dans tous les cas d'une figure très spécifique du monde juif actuel, finalement assez attachante.Et comme on l'a dit, dont les travaux halakhiques auront des répercussions pour encore longtemps. Sa position très contestée sur la possibilité de rendre des territoires en échange d'une paix sérieuse resurgira certainement dans quelques années et, qui sait, pourrait être une des clés principales permettant d'aboutir à un règlement définitif du conflit actuel.

Après avoir rendu sa "fierté" aux séfarades, il pourrait simplement offrir la paix au peuple juif, qui sait...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Encore un article admirable. hazak.

La question de la gélatine porcine m'interpelle au plus haut point... Je chercherai sur Internet pour en savoir plus.

shabbat shalom

Unknown a dit…

Mouai sauf les pseudo incohérences par rapport au shoulkhan aroukh. C'est complètement faux, il faut juste se pencher un peu plus sur les techouvot, et la distinction est claire. Mais bon on ne peut pas chevaucher les bancs du beis medrech et un blog en même temps.
Esprit curieux à canaliser.

Frison a dit…

A Adam:

Mais bekhavod cher ami.

Le blog est fait pour ça: les incohérences de certains Psakim du Rav Ovadia Yosef avec le Shoulkhan Aroukh ne sont pas "pseudos", ce sont des faits.
Qu'il y ait parfois des raisons de diverger, je n'en doute pas, mais pourquoi Rav Ovadia ne précise-t-il pas à chaque fois pourquoi dans ces cas précis il ne suit pas Maran alors qu'il le tient pour le Posek ultime ?

Autre incohérence relevée par Marc Shapiro: le Rav Ovadia dit dans un endroit que l'acceptation des Psakim du SA est mitorat vadai, alors qu'à un autre endroit, il dit que c'est mitorat safek. La Nafka Mina (conséquence pratique) est gigantesque puisque selon l'option qu'on choisit, on peut appliquer un safek sfeika à l'encontre d'un psak du SA.
Une explication à cela ?

Si oui, n'hésitez pas à sortir 2 mn du beth-hamidrach pour nous éclairer de vos lumières...

Unknown a dit…

Comme tout possek on trouve parfois des stirot et il faut s'assoir et les étudier dans le détail pour comprendre la distinction. Pour ce qui est de bishoul acoum, c'est un bediavad. Quand au Yevarekha cela touche plus au minag et souvent rav ovadya suit les mékoubalim contre maran. (autre exemple les tsitsit dedans). Quand à la troisième question je n'ai pas de sefarim sous la main pour vous répondre mais dès que je le peux je le ferai.
Hatslaha

Anonyme a dit…

Pour ce qui concerne l'aspect "non anlytique" de Rav Ovadia, cela relève pour le moins de l'approximation. Il suffit pour s'en convaincre de voir les efforts deployés par le Rav pour permettre des Agounot aprés la guerre des 6 jours, là où nombre de poskim refusaient de trancher.

Anonyme a dit…

Le Rav Ben Tsion Aba Chaoul a dit personnellement au Rav Ron Chaya que - je cite en hébreu :"Moufta'h li ché-kol mi ché-yedaber al ha-rav Ovadia yiyé nidon bé-tsoa rota’hat" c'est-à-dire "J'ai la promesse que chacun qui parlera (en mal) sur le Rav Ovadia sera jugé dans de l'excrément bouillant".
Cette formule n'est pas une invention du Rav Ben Tsion, le talmud lui-même (Guittin 57a) dit que tout celui qui se moque des sages d'Israël subira cette sanction. Bien qu'étant un ‘hassid du Rav Ben Tsion Aba Chaoul, je peux t'assurer que le monde sépharade et le monde juif en général n'a pas eu d'aussi grand Rav que le Rav Ovadia Yossef durant au moins 2 ou 3 siècles (je pense depuis le Rav ‘Hida, ou même avant).
Il est vrai qu'il est un grand novateur mais il a certainement les épaules suffisamment larges pour l’être. Il y a aussi certainement de la politique et de la jalousie mêlées aux critiques qu'on fait contre lui. Il est vrai aussi que la majorité des juifs qui pourraient parler mal contre lui le font parce que leurs rabbins eux-mêmes leur ont appris à parler ainsi et eux-mêmes n'y comprennent rien du tout.

Unknown a dit…

Bonjour,
commentaire tardif.
Merci pour cet article, je me demandais si vous aviez des références sur les yéménites parce que je trouve cela intéressant.
Merci beaucoup